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TUNNEL DES BORNES

La ligne de chemin de fer Annemasse-Annecy passant sur Eteaux

La décision de la ligne Annemasse - Annecy

De 1815 à 1860, la Savoie fait partie du royaume de Piémont-Sardaigne. En 1855, Il est envisagé la ligne Genève-Sallanches, parfois appelé « chemin de fer du Mont-Blanc », pour développer le tourisme. Mais en 1856, le gouvernement de Turin préfère un projet reliant Annecy à Genève par le Plot, Éteaux et Mornex. Dès 1857, le gouvernement piémontais décrète la construction d’un chemin de fer partant de la Maurienne pour aller jusqu’à la frontière suisse près de Genève en passant par Albertville, Annecy, la Roche et Annemasse. À la suite de quoi, une compagnie est formée, la compagnie de chemins de fer Victor Emmanuel ; elle effectue des études définitives qui valident l’utilité et la faisabilité de cette ligne. Cependant, après la Réunion de la Savoie à la France, un décret impérial du 27 décembre 1860 concède un chemin de fer de Thonon à Collonges (dans l’Ain), sans l’avis par enquête des Haut-Savoyards, et au détriment de la ligne Annemasse-Annecy prévue ultérieurement.

En 1866-1867, le Conseil Général demande la priorité d’exécution de la ligne de chemin de fer Annecy Annemasse-Genève.  Napoléon III reconnaît l’intérêt de la ligne Annecy-Annemasse, qui relierait les arrondissements au chef-lieu. La loi est votée le 15 juin 1868.  Le Conseil Général approuve donc la ligne par délibération du 26 août 1868 ; une enquête est menée auprès des communes puis dépouillée à la Préfecture le 15 octobre 1868 : sur 310 communes, 299 approuvent la ligne Annemasse-Annecy, contre 11 pour la ligne Annemasse-Collonges. La guerre de 1870-1871 va stopper le projet. C’est donc seulement en 1874 que l’Assemblée Nationale décrète la ligne d’intérêt publique et que les travaux peuvent commencer. 

La construction de la ligne

C’est après de longues tergiversations que la ligne de chemin de fer Annemasse-Annecy a été construite. Cette ligne est le prolongement du chemin de fer d’Aix-les-Bains à Annecy ouverte le 5 juillet 1866 et concédée à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) en 1868. Les grandes compagnies montrent peu d’enthousiasme à relier les réseaux principaux à des réseaux secondaires très localisés, onéreux et peu rentables.  L’impact du plan Freycinet permet l’accomplissement de la ligne Annemasse-Annecy entre 1882 et 1886.

Son tracé est étudié par l’ingénieur des Ponts et Chaussées Sadi Carnot, ingénieur ordinaire à Annecy en 1864 qui deviendra ensuite Député de la Côte d’Or, puis Préfet de la Seine-Inférieure, Ministre des Travaux publics et des Finances, avant d’être élu Président de la République le 3 décembre 1887.

La ligne s’étire sur près de 53 kilomètres. Elle traverse 17 communes des arrondissements d’Annecy, Bonneville et Saint-Julien, et s’arrête à huit stations entre Annecy et Annemasse : Pringy, Charvonnex, Groisy, Évires, Saint-Laurent, La Roche-sur- Foron, Reignier et Monnetier-Mornex.

La ligne est mise en service en deux étapes :

- de La Roche-sur-Foron à Annemasse le 10 juillet 1883

- et d’Annecy à La Roche-sur-Foron le 5 juin 1884.

Ce dernier tronçon connait des retardements du fait de grèves des ouvriers (notamment sur le viaduc d’Évires) et également par des difficultés de construction, des inondations, des effondrements de terrains ….  De nombreux ouvrages d’art sont réalisés, notamment les ponts sur le Foron et le tunnel des Bornes à ÉTEAUX long de 1.6 kilomètres. C’est d’ailleurs à cet endroit que la ligne atteint son point culminant à 770 m sous le Col d’Évires.